9 mois plus tard...

Cette semaine s’annonçait agitée, comme ces derniers instants avant le couvre-feu où chacun se presse d’emmagasiner de quoi survivre pendant de longues semaines de privation. Un calme avant la tempête ou plutôt une période d’opulence avant la disette. C’est ainsi que Ludo vivait les derniers jours de son 9eme mois de grossesse, l’obligeant à des séances courtes, dans un périmètre très proche de la maternité et avec un téléphone portable greffé sur l’oreille. En véritable pote, j'en profitais aussi pour lui ouvrir les yeux sur quelques unes des joies futures auxquelles il devait se préparer, comme cette prochaine semaine ou j’allais devoir assumer seul les obligations familiales et gérer toute ma tribu pendant que Madame s’en ira gagner l’argent du foyer à l’autre bout du monde….
Crois en mon expérience, depuis mon deuxième enfant, j’ai dû définitivement abandonner la grimpe au profit d’une faible dose de varappe à mains nues les weekends…mais de beaucoup de bonheur par ailleurs !!!!
Pour assouvir ses envies de femme enceinte, j’ai du céder à ses caprices avec plusieurs séances entre midi et deux à Espace 2000, sacrifiant un déjeuner en tête à tête privilégié à avec mon boss. Gonflés à bloc, on a libéré le départ en A0 du Sika ne passera pas par moi qui fait remonter la cote de 6b+ à simplement 7a.

Dopé par ses hormones de la grossesse, Ludo randonna flash soleil noir 7c

puis réalisa la première répétition du con guette de l’espace 7c…la FA…me revenant bien évidemment ! Enfin vraisemblablement, vu l’absence totale de trace de passage et vu la description anti-commerciale que j’en avais fait lors de l’ouverture, il y a plus de 9 ans.

En retournant au boulot, j’ai versé ma petite larme, satisfait et ému d’avoir enfin coché l’ensemble de ce secteur, me rappelant mes longues heures d’équipement, inquiet de savoir si un jour peut-être je parviendrais à l’enchainement...
Plein de compassion, j’ai aussi offert à Ludo un dernier pèlerinage au pied de la DJ, histoire qu'il ait des souvenirs et des images plein la tête. Un grand voyage dans le très (trop) long Gare au loup (seulement) 7a+ et ses 35m de mur raide à gouttes, complexe et engagé…rien de tel pour se relaxer….n’est pas Bruno !. Le reste étant mouillé, on s’est replié sur le Hidden wall ou Ludo rata de peu Châtiments 7c, qui énerve...

Bruno rata (aussi) Impitoyable 7c, à la recherche d’une méthode (là où pourtant il n’y en a pas) pour travailler cette pseudo colo fuyante.
Au prix d’un ultime essai et de méthodes à faire pâlir tous grimpeurs précis et rigoureux, j’enchaînais par hasard et toujours sans savoir comment Holocauste 7c+…

Enfin si... je sais, c’est grâce à mon accoutrement de parfait mutant propre sur lui !!! (eb ça change une vie), cette gommette qui ravit tant ma petite fille

C'est ainsi que Ludo, comblé, s'en est allé sereinement rejoindre la maternité : félicitations à la maman qui a attendu patiemment ton retour de la DJ pour mettre au monde une petite princesse nommée Eubée (à prononcer eb)…avec ça si tu ne mérite pas toi aussi un T-Shirt….
Ces instants de bonheur nous rappelle aussi les réalités de la vie et des années qui passent…ayons une pensée pour nos ancêtres qui subissent le poids des ans et le contre coup de leurs exploits, comme Raymon, qui s'est lancé dans la création d’une gamme de pommade eb anti-rhumatisme post perfs.
Pommade que Francois n'a pas tardée à mettre à l'épreuve après les maniaques de la baston 8b au Céou.

Courage François, dans 2 semaines tu seras de nouveau sur pieds…et je dirais aux infirmières de te ménager pendant la semaine.
Et bonne nuit à toi Ludo !!

Mots d'enfants

La vérité sort de la bouche de nos enfants, encore plein d’innocence et inconscients de la cruauté du monde hostile qui les entoure. Comme rien ne leur échappe, pour eux, le moindre petit détail de la vie est une fantastique opportunité d’apprendre et de se construire. Quoi de plus sincère que ma petite princesse de 4 ans, qui, les yeux pétillants, s’est émerveillée ce matin en me voyant "Whaou Papa t’es trop beau avec ton nouveau T-Shirt avec la même gommette que celle que tu as collée sur le PC de ton bureau".

Et c’est ainsi qu’elle associera définitivement eb à l’image d’un père heureux et comblé. Monsieur eb vous pouvez être fier d’avoir contribué au bonheur simple d’une petite fille et je vous en remercie. Mais hélas, sachez qu’elle n’est pas le seul enfant de la famille, et qu’afin d’assurer l’équité, d’éviter les jalousies et surtout de ne pas gâcher l’avenir de ses frères et sœurs , il serait bon que tous puissent disposer des même chances, en s’attribuant tous une gommette eb , qu’ils pourraient retrouver sur des chaussons, un sac à pof, un short, un sac à cordes et des dégaines (ben oui, six enfants….et encore, la source n’est pas tarie…) que je serai dans l’obligation de porter. Merci de faire vite car j’entends déjà les cris et les pleurs des laissés pour compte….
C’est donc affublé d’une première gommette géante qu’avec Bruno on s’est offert une escapade au pays de lactates, histoire de faire un peu de tourisme et de vérifier qu’il est toujours une inépuisable machine à conti et qu’à contrario je reste et resterai toujours la honte du groupe dans ce domaine, contraint à sortir de ces longues voies tout rouge, en limite d’asphyxie et ruisselant de sueur (si ça c’est pas glamour…). Direction le Vercors et sa Presqu’île ou Bruno randonna littéralement le beaucoup trop long Nickel 7a+ et le tout aussi essoufflant pensée explosive 7b+, les deux au premier essai. J’optais pour de la technique, dans la dalle omblèzienne de No bravery 7b puis pour du beaucoup plus physique avec La fille du poseur de points 7c. Cette dernière quasiment…. à vue… comme on pourrait l’attendre de la bouche de certains mais dont je tairais le nom, par crainte de représailles !! Mais éthique oblige, depuis toujours et encore plus maintenant (pour le eb climbing spirit !) , un premier essai en bonne et due forme aura permis de ravir les spectateurs massés en bas (putain, ça y’est, il prend la grosse tête) et de poser tranquillement pour faire de belles photos de gommettes (mais c’est trop con… mon appareil est toujours panne…faites pas dans la photo monsieur eb ?)
Et de retour dans la chaleur de mon foyer, le réconfort est encore venu de ma petite princesse qui, après s’être enquis de mes exploits s’est exclamée fièrement "Whaou Papa, t’es vraiment super fort, mais il sent pas très bon ton T-shirt avec la gommette". Oui ma fille, encore une fois tu as raison...si tu savais comme j'en ai chié...

La théorie du chaos

C’est étrange comme une minorité peut arriver à influencer la masse, en transformant ses privilèges en véritables institutions, de manière insidieuse et sans possibilité de retour arrière. Je parle des enseignants bien sûr et de leur rythme intemporel, combinant cycle de vacances sur jours de grèves, heures sup versus 35 heures, réunions pédagogiques et congés maladie. En ce mois de février, ils lobotomisent et contraignent tous ces pauvres gens en partir massivement en transhumance, à former une file interminable de voiture sur la rocade sud, que l’on contemple avec compassion depuis la vire d’espace comboire. Embouteillage monstre qui conduit à la destruction de la couche d’ozone, à une couche de pollution qui consume à petits feux les bronches et pique les yeux des mes enfants. Routes et autoroutes sans âmes qui ont coupé nos vallées alpines, saccageant faune, flore et autochtones qui maintenant se meurent. Et pour finir tourisme de masse venu souiller et gaspiller notre neige qui à déjà tant de mal à tomber…. Merci Francky….c’est par votre faute que nous basculons lentement et irrémédiablement vers le chaos !!
Alors, malgré cette fin programmée, on tente de survivre et d’y trouver son compte. C’est ainsi, qu’à force de trésors d’inventivité, de ressources insoupçonnées et de jonglages entre nos emplois du temps, on s’organise pour garder nous enfants. En guise de gouter au parc et de balade en forêt, on se retrouve dans le champ juste derrière la falaise du petit désert. Heureux hasard et prétexte tout trouvé pour plier, entre 2 cuillères de petit pot à la fraise, quelques un des derniers 7 restants à cocher : Chèvre babylone 7a, belle envolée en rocher plus que douteux, Laisse dédé 7a+, beaucoup trop court et enfin la bouse mythique Mask 7b+ , au prix d’une méthode improbable par la droite (encore un grand merci monsieur eb pour ce talon)
Ludo et Francky ont tenté la promenade digestive en landeau en passant par espace comboire...Mais, réalisant que faire imaginer un landeau sur la vire alors que les enfants allaient en fait rester à dormir dans la voiture sur le parking, allait être plus que difficile…ils se sont repliés eux aussi vers le petit désert. Profitant de la sieste, Ludo augmente son quota de voies majeures avec Mask (lui aussi !!) tandis que francky échoue lamentablement dans le petit digestif 7a+
Pas bien loin, Chnaps, en futur destructeur de la planète toujours en vacances, et encore sans descendance, s’offre tant qu’il y aura des femmes 7c au mas d’Auris.
Bloqué dans les bouchons, Bruno fait une halte à Pierrot Beach pour randonner socquette et crispette prolongée 7b+ et jupons et grattons prolongée 7b.
Et pendant ce temps là et à l’autre bout de la France, Francois, qui pouponne lui aussi et ce, malgré son âge plus que canonique (les eb ça conserve, c'est pas pour rien que ça signifie aussi en vieux sanskrit "eternel et valeureux étalon reproducteur") torche vite fait bien fait les maniaques du baston, 8b au Céou

Et vive l’éducation nationale, véritable cavalier de l’apocalypse…décidemment vous n’avez pas un métier facile…

Choisir, c'est renoncer ?

Et si tout pouvait se comparer à un bon resto ? Une bonne table, un accueil chaleureux, un patron aux petits soins pour les habitués et une note pas trop salée. Bien sûr, la comparaison ne vaut que pour les fins gourmets, les jouisseurs des petits plaisirs de la vie et n’aura aucun sens pour les frustrés de la fourchette, les phobiques de la graisse et les maniaques de la graine bio…bon ok, ils auront surement un meilleur rapport poids puissance que moi, mais qu’importe !
Pour ceux qui comme moi ne passe pas leur semaine en déjeuners d’affaires (enfin, sans compter les rdv à EC !!), le choix d’un resto, une fois l’an et avec sa douce, doit-il se faire au profit d’une valeur sûre où plutôt d’une audacieuse mais hasardeuse tentative de nouveauté ? Cruel dilemme que de choisir entre la sécurité d’un régal assuré des papilles et l’attrait de l’inconnu et une potentielle bonne surprise…Le meilleur compromis ne serait-il pas de conserver la même table, mais en changeant de menu ?
Coté grimpe, c’est pareil, par exemple, pour les chaussons : choisir eb en ayant la certitude d’un talon de folie et d’une précision à faire pâlir les meilleurs techniciens de la cuvette où alors se laisser tenter par des chaussons au look prometteur et portés par des stars qui torchent des 9a en Espagne comme nous on descend des bières le samedi soir pour fêter nos petites croix de la matinée ? A force de questionnement, j’ai opté et sans la moindre hésitation pour rester fidèle (à eb bien sûr !)…et pour la nouveauté, j’attends avec excitation leur nouvelle bombe prévue…pour ce printemps…bombe dont j’espère disposer en exclu, n’est ce pas Monsieur eb ?. ….
Autre cas d’école : choisir une valeur sûre comme Espace Comboire, assuré d’une séance d’anthologie et oh combien exigeante, ou alors à l’opposé, l’exotisme du Vercors et la quasi certitude de chaleur, de confort au pied des voies et de croix faciles mais fades. La encore, on a choisit le compromis en retournant à Espace…mais en variant les plaisirs en changeant de secteur ! Du coup, on a tous eu les yeux plus gros que le ventre, en se resservant plusieurs fois et sans arriver à finir : Chnaps, Ludo, Sylvain, Bruno et moi, respectivement dans liberté conditionnelle 7a+ et Big Sleep 8a+, Pas si simple 7b et nulle part ailleurs 7c+,

Les fourberies de l’escarpin 7b,

et enfin Désirs exacerbés 8a.

Matthieu et Pierrick, de passage, eux non plus, n’ont su se raisonner et finirent tout aussi repus avant d’atteindre leur relais.

Allez, c’est promis, cette semaine on fera maigre…

Tronches de locaux, spéciale maison de retraite

Nom de Code : Yves, dit Papy
Signe distinctif : Jusqu’à fin Mars, le plus fort des grimpeurs les plus vieux toujours en activité (relire la phrase à tête reposée si besoin).
Points forts :
- Une gueule de gendre idéal et un physique à toute épreuve
- Même à son âge parvient à faire rougir toutes les grimpeuses d’espace vertical, complexant plus d’un assureur
- Le grimpeur amnésique le plus fort du monde (7c !)
Points faibles :
- Refuse d’avouer sa consommation intensive de DHEA
- Ses petits gémissements d’animal en rut lorsqu’il tremble au dessus des points
- Son addiction à Carrefour Meylan le samedi aprem à 14h, qui nous oblige trop souvent à abréger nos séances

Nom de Code : François
Signe distinctif : Depuis ses 20 ans en 1949 (naissance des 1er chaussons d’escalade, les supers grattons eb) est resté fidèle à eb
Points forts :
- 60 ans plus tard randonne toujours dans le 8b+, avec ses eb
- Véritable esthète, inspire à la contemplation quand il grimpe tellement c’est beau
Point faibles :
- Un sang chaud : l’énerve pas ou il se barre et rentre en stop…et même s’il est à kalymnos, ça ne lui fait pas peur
- Véritable moulin à parole, c’est dur de se concentrer dans le crux en l'écoutant (poliment...pour pas l'énerver) déblatérer en continu plus de 200 mots à la minutes
- Et c'est même pas un vrai local, Ouuuuuuh !

Nom de Code : Raymon
Signe distinctif : Encore plus fort que l’encyclopédie Universalis et le Gps tom tom réunis : connait tout, toutes les falaises, toutes les voies, tous les accès, toutes les montagnes…
Points forts :
- Converti à eb pour ses 65 ans, suite à de forte pressions extérieures (et mes royalties Monsieur eb ?)
- Mix de Géo Trouvetout et de tortue géniale, bricoleur avant-gardiste à l’origine (entre autres) de la perche, du baudrier gonflable ou du chausson réfrigéré
- A réussi à me trainer à Presles cette année…et en plus j’ai aimé !
Points faibles :
- la retraite ça fatigue, entre ski, rando, grimpe, ou bartasse pour explorer de nouveaux terrains de jeux…ne sait plus ou donner de la tête
- Connait tellement de voies et de falaises mythiques qu'on passe des soirées entières à se décider où aller

Nom de Code : Franky
Signe distinctif : Qui est encore moins actif qu’un retraité ? un prof de français bien sûr !
Points forts :
- Par pure convoitise, porte lui aussi des eb (faudrait p’être penser à ma commission Monsieur eb)
- Ses dispo lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi…mais pas dimanche, c’est le jour du seigneur
- Disciple de Francois, c’est la grâce personnifiée quand il grimpe
Points faibles :
- Toujours sa faculté à jeter au ralenti, voir en stat et même parfois avec un point d’arrêt au milieu du mouvement
- Vit dans le monde merveilleux du prof de français, si souvent loin de la réalité et de tout raisonnement sensé...

Oh putain…serait-ce à dire que eb ne fait du matos que pour le 3ème âge ?
A moins qu’à force d’errements et d’expériences, la voie de la sagesse nous pousserait inévitablement vers eb ?
Euh....pour mémoire Monsieur eb, c’est 38 ma taille pour les chaussons

Baignade surveillée

Ce samedi matin marquait l’ouverture de la piscine. La foule se bousculait devant les grilles et chacun jouait des coudes dans les vestiaires pour être le premier à exhiber son nouveau short tout neuf. Sur les 7 que nous étions, il allait bien en avoir un pour oublier son maillot et être contraint à se baigner tout habillé…et comme par hasard ce fut Ludo. Mais je le soupçonne d'avoir fait exprès, par frilosité excessive (ça alors, quelle surprise !), de peur de trouver l’eau trop froide. Avec Jean-Yves, ils commencèrent par faire des allers-retours dans le petit bain en enchainant facilement les fourberies de l’escarpin 7b, joli et technique.

Après un bon bain de soleil, Bruno comme à son habitude, part pour une démonstration de natation synchronisée dans passé décomposé 7a. Rien que pour lui, il faudrait inventer un système de cotation pour prendre aussi en compte le style, la légèreté, la grâce, l’esthétisme.…

De son coté Sylvain ne s’éloignait guère du bord mais venait facilement à bout de plus qu’imparfait 7a+, bien éliminant.

Sous prétexte d’être ramollis pas ces premières chaleurs, ils se contentèrent par la suite de quelques brasses supplémentaires, dans les fourberies. Je tentais, en toute discrétion de ravaler malencontreusement la corde, mais rien n’y fera, pas le moindre essai.

Oliv avait abandonné pour quelques courts instants son rameur (faut pas déconner, le championnat du monde se rapproche à grand pas…), pour se rappeler au bon souvenir des araignées ne dorment jamais 6c+…nous ramenant plus de 17 ans en arrière, du temps glorieux de nos débuts épiques à Espace Comboire...En ce temps là, nous était jeunes, beaux et insoucients et on faisait de l’escalade avec un grand E, pas comme maintenant !
Chnaps, qui n’était pas né à l’époque (et qui forcément n'est donc ni beau, ni insoucient et ne grimpe qu’avec un petit e…sale putain de jeune mutant insolent !), ne quitta pas ses bouées mais s’offrit une belle envolée technique avec Bonheurs multiples 7b+, aussitôt imité par Jean-Yves, mais qui lui, juste avant de regagner la rive, but la tasse et rata de peu l’occasion de ramener une nouvelle croix dans sa besace. Chnaps s’essaya ensuite au grand bain mais sans lâcher la perche du maître nageur. Cet avec cet artifice qu’il atteignit le relais de big sleep 8a+, en déclarant "ben le haut c’est que 7b et en plus y’a des repos…du coup faut juste se taper les 2m de dur du début, ensuite c’est rando"...insolent que je vous disais... On attend tous impatiemment les essais, sans brassard et sans perche cette fois…et commence pas à nous embobiner avec tes "c’est impossible de clipper, faudra partir avec le 6eme point préclippé"….encore un fois, tu te crois ou, c’est pas le Vercors ici et y'a 20 ans, nous, on aurait même fait avec le départ assis !
De mon coté, je tentais le grand plongeoir et évitais de peu le bon plat dos en allant chercher la dernière prise de Désirs exacerbés 8a.

En manque de respiration, et malgré une ruse de sioux dans la section finale, je ne pus m’empêcher de sortir la tête de l’eau entre le dernier point et le lointain relais …faudra encore faire des longueurs en apnée pour pouvoir tenir jusqu’au bout (et comme tous le monde le sais, depuis que j'arrive à faire 4 tractions d'à filée, la rési est devenu mon domaine d'excellence !) . Mais comme finalement j'ai pris plaisir à regarder ce dernier point s’éloigner inéluctablement sous mes pieds, je me ferai une joie de d’y retourner !

En tout cas, on espère tous que l’eau sera aussi chaude la prochaine fois !

Naturo-thérapie

On a décidemment rien inventé. On devrait prendre le temps de s’arrêter pour se sortir la tête du speed quotidien et s’émerveiller des richesses qui nous entourent : ce lézard qui se délecte des premiers rayons de soleil printaniers, vacher sur un mur de crépis, ce caméléon qui se sert habilement de sa langue pour tracter jusqu’à une herbe haute, ce singe qui utilise sa queue ( !?!?) pour se suspendre à une branche, ou cette petite grenouille qui se la joue ‘grand blond en solo à Buoux’ (allusion que seuls les plus anciens d’entres nous comprendront).

Au passage, notez, encore ici, la présence discrète d’eb, en acteur responsable, précurseur et visionnaire…j’en suis sûr, ils seront les premiers à sortir des chaussons 100% bios, certifiés commerce équitable.
Derrière les baies vitrées du bureau, je fus pris d’une envie soudaine de nature, ne résistant pas à un appel envoutant, irrésistible…Espace Comboire…Espace Comboire…. qui m’obligea à claquer la porte du bureau dès 11h30, pour foncer à Espace 2000, falaise de proximité mais on ne peut plus sauvage, au milieu d’une forêt millénaire et surplombant le cours tranquille d’une rivière paisible qui, depuis la nuit des temps, creuse la vallée. Une espèce rare, un havre de zen-itude, style les ‘Vouillants’, mais sans le charme de la déchetterie et du va et vient incessant des camions poubelles,
Je retrouvais sur place une autre merveille de la nature, ce géant sorti du croisement improbable de la girafe (2m50 tout déplié) et du lézard (quand y fait pas 30° au soleil il n’est pas au top pour grimper) qui n’a de cesse de me surprendre depuis toujours : Ludo.
Séquence nostalgie puisque que je retournais dans Kill’em all direct 7c+, essayée à l’époque juste après avoir posé les points, puis rapidement abandonnée tant la section me semblait dure.
9 ans et quelques essais plus tard (l’âge ça a du bon…n’est-ce pas Francois ?), je me régalais enfin de l’enchainement de ce morceau d’intensité, fruit de mes pulsions irraisonnées de tailleur de prises (bah, ne me jetez pas la pierre, y’en a qu’une seule !). La section n’en demeure pas moins dénuée d’intérêt, bien au contraire tant elle requiert influx, travail des prises et bonne dose de dynamisme (essence même de l’escalade, n’est-ce pas Francky ?).

Ludo, tout émoustillé par la beauté des mouvements s’empressa de faire de même, au prix d’un joli combat…là où pourtant, la voie était finie.

Pour finir, et juste avant le café, je retournais dans le crux énigmatique de Protection Rapprochée 7c+, histoire de donner une leçon de lolotte à Ludo (alors c'est qui el professor?) , le sésame salvateur mais qui le laisse toujours pantois ! Bref, encore une bien belle ligne...quel génie cet ouvreur.

Allez, 2 sucres dans le café, sinon je vais faire une hypo au boulot cette aprem

Emballement thermique

Tout s’accélère, notre société moderne nous offrant tout, n’importe quand, depuis n’importe où. En comblant instantanément nos envies, elle nous fait perdre nos repères, nous contraint à la monotonie et finis par faire des nous des blasés, des désœuvrés. Faudrait une bonne vieille guerre pour remettre les pendules à l’heure et redonner le sens des vraies valeurs à tous ces jeunes qui trainent comme des loques en ville le samedi aprem !
Bref même le temps s’emballe, le rythme annuel des saisons n’étant même plus respecté. De Janvier on se souviendra de Bruno en slip sur la vire et de Sylvain en ensemble coordonné blanc éclatant, soyeux et léger. Pour Février, on aurait pu s’attendre à la canicule…Mais l’histoire commença dès l’aube par un coup de fil, où la voix d’un Chnaps d’outre tombe s’inquiétait :
- Euh, on grimpe toujours ce matin ?
- Ben oui pourquoi ? m’interrogeais-je, toujours surpris par une telle question, si vide de sens
- Ben chez moi, y neige et fait vraiment pas chaud…
- Ah ? Fis-je pour feindre le surpris, avant de continuer avec de classiques bons arguments totalement objectifs et sans mauvaise fois aucune
- Ben, en bas, c’est gris mais le sol n’est pas mouillé et fait déjà plus de 4°. En plus ça se lève et avec le soleil ça va être la fournaise…
- Ah…Bon ok, j’arrive. Grommela Chnaps à moitié convaincu
S’en suivi une remotivation générale des troupes, pour finalement s’entendre dire comme d’habitude ‘Ah ouais, t’avais raison c’est tout sec’ dès les premières falaises en vue. Les conditions demeurèrent étranges, puisque qu’on pourrait les résumer à un cycle alterné de neige, bruinasse, puis soleil, toujours sur un fond d'humidité et de vent du nord un tantinet glacial.
Sylvain, l’homme thermolactyl du jour tourne enfin la page de passé décomposé 7a+, tandis que Bruno est toujours en train de chercher désespéremment comment allumer le chauffage dans cette foutue voie.
Ludo, même regonflé à bloc par son héroïque enchainement de la veille (et en guise de pause déjeuner) de Pacte d’agression 7c (à Espace 2000), se laisse reprendre par son coté chochotte (voir tronche de locaux) en ratant les fourberies de l’escarpin 7b. Il se justifiera on ne peut plus bêtement "j’avais trop froid aux doigts"...Le froid, c’est comme les cotations, ce n’est qu’une histoire de perception !!!!! Ce joli petit mur complexe laissera aussi à Jean-Yves le plaisir de devoir y retourner.

Pendant ce temps, je profitait que Monsieur eb réchauffe encore et toujours mon cœur et mon corps pour refaire un tour (quand on aime, on ne compte pas) dans le chakra des araignées fanatiques 7c (qui fait toujours, malgré le carnage de Jean-Yves) et pas si simple 7b (tout simplement majeur…si, si même si la première fois c’est souvent douleureux, après, on devient accro !!), avant de tester un futur projet bien sympathique, reste maintenant à poser les 3 points qui manquent !

Pour finir en beauté, Chnaps renaquit de ces cendres en repérant les premiers mouvs de big sleep 8a+, avec ce balan de folie…’Ca fait et c’est pas trop dur’ finira-t-il par lâcher.

Mais, à l’instar de temps, du calme, ne nous emballons pas et gardons les pieds sur terre !