lundi 26 juillet 2010

Parves monts et parves vaux

Surement la fièvre de l’été, les conséquences de la chaleur sur les organismes. On cherche partout les cuvettards. Certains ont troqué leurs tatanes pour une bonne vielle paire de grosses montantes et leur canne pour des bâtons de rando télescopiques high-techs pour se lancer à l’assaut des cimes environnantes. Entrainés par Yves préparant en douce sa future saison de ski, ils sont plusieurs a cumuler du dénivelé et a grossir de la cuisse, en montant au col de l’Arc. Une des dernières falaises de Cannib, spot d’altitude dont l’ampleur et la marche d’approche n’aurait rien à envier à Céuse. En pire, il y a aussi Martin qui s’est aventuré du coté de la vire de la dent de Crolles. Un autre spot d’altitude, à près de 2000m, sur ce fantastique rocher chartrousin que l’on ne retrouve nulle part ailleurs…et c’est tant mieux.
Fort heureusement, ceux qui se refusent à passer plus de temps à marcher qu’à grimper, peuvent se retrouver aussi en altitude au frais, au grès de différentes gorges ou vallons. Par exemple Lolette, qui s’est vu subitement subventionné par le DDE : un grand nettoyage des abords de la falaise…euh, enfin si on peut parler de falaise…avec l’abattage des arbres qui permet enfin à la lumière du jour de parvenir au pied des bombés. Une initiative aussi inattendue que les beaux essais de Sylvain et Estelle de le très vite à oublier 7c de Retour à la case départ
et les nettement plus intéressants grands mouvements physiques de Régime sensuel 7b. Pour la première fois à la lumière du jour… qui sera aussi la dernière, j’eus la mauvaise idée de finir de cocher le secteur, avec le premier prix de la méthode du mulet, dans Femelle Vibram, le très esthétique ventre en 7c+. Un peu plus loin Nico et Eric s’illustrèrent sur les vieilles dalles de la Fauge avec le crouteux Dents de la mer, 7c.
Mais là où il faut être en ce moment, c’est à Correncon. Sur sa grande dalle à l’ombre mais aussi et surtout, au tout nouveau secteur. Schnappi ouvre et Fa-te avant son départ…non, pas pour le boulot, pour les vacances… merci l’éducation nationale…les suppos de Satan 7b, et daim pose un gnou prend de l'élan t'renne pas cerf les prises et ça faon ma biche 7c+, Remora 8a et la première longueur d’Evidence 8a+…même si j’entends déjà la mauvaises langues crier au syndrome cotation vertaco, ils sont nombreux à aller répéter ce lignes peut-être softs mais assurément superbes…n’est-ce pas Nico, Eric et Martin ?
Parves monts et Parves vaux !!!
C’est comme souvent sur une idée saugrenue de Raymond que j’allais me retrouver au pied de cette toute nouvelle falaise, pourtant bien au-delà des frontières de LaCuvette…mais les projets à domicile étant impraticables… Là bas comme ici, à 8h au parking, aucune âme qui vive. On se garait en vrac sur la bas coté…j’y reviendrais plus tard…pas bien surs d’avoir localisé l’accès. Etant tellement habitués aux marches d’approche scabreuses, acrobatiques et confidentielles, nous étions à mille lieux d’imaginer ce que nous allions découvrir : blocs taillés au marteau piqueur transformés en bancs et marchepieds, marches scellées au fer à béton et faites de demi rondins vernis, terrasses nettoyées et protégées avec soins…
Et dire que Ludo cherche de la main d'oeuvre qualifiée pour sa maison !
Il y a même de s effort de déco, comme au secteur P’tit cairn ainsi qu’une table pour le piquenique pour la famille au secteur Météo !!!
Je crois avoir trouvé ici les maitres de l’aménagement du chemin d’accès, à en faire pâlir le plus maniaque des ECI-ste. A ce propos, ce seul club vraiment actif en pays Lacuvette avait il y a peu, organisé un rassemblement pour nettoyer le secteur d'Espace 2000, couper la végétation superflue et refaire les terrasses…Au vu des milliers de grimpeurs de l’agglo, de la grosse centaine d’adhérents et surtout des hordes de croiteurs croisés ici durant l’année, on ne peut que se réjouir de cette minuscule 8-aine de volontaires ayant répondu à l’appel. Preuve est faite de l’esprit communautaire, du partage, de l’engagement de tous dans le maintient durable de notre activité…nous voilà pleinement rassurés sur la bonne santé mentale de notre chère communauté grimpante!!!
Mais je m’égare… 5min de marche d’approche donc. Praticable en tongs, comme aux Eaux-Claires…décidément, je ne remercie pas le bon dieu de m’avoir fait naître du coté de Lacuvette, avec ses accès longs et dangereux à la DJ, de feu la Piscine, de l’extrême gauche à Espace, de St Pan, de la Presqu’ile, du haut à Voreppe… en résumé, presque toutes nos falaises en somme…En tout cas, grand respect au Club d’Hotroc et aux Ducs pour cet aménagement exemplaire.
D’ailleurs, qui dit Parves, dit les Ducs. Aucune chance de grimper ici sans croiser la célèbre famille. Ce qui nous valu une première remontrance pour nous être garés en vrac ! Ben ouais, nul besoin de se garer en double file avec les warnings, devant toutes les bagnoles, juste pour pouvoir garder un œil sur la BM pendant qu’on tape les essais. Pas de risque ici de la voir transformer en combustible de luxe pour barbecue géant dans certains charmants quartiers à l’animation bon enfant du centre ville de LaCuvette !!!
Mais je m’égare encore….parlons caillou. En arrivant au pied des premiers secteurs, Terrasse et Tite caverne, on ne fut guère dépaysés. On retrouvait les murs typiques des faces nord, comme celui des Ecouges par exemple. Du blanc lichéneux aux délicieuses sensations d’adhérence et du gris bien agressif de bien jolies concrétions. Des murs de près de 25m, légèrement déversants. Plutôt donc de la conti, en générale sur de bonnes grosses barcasses et de bons gros volumes comme dans les bien nommées Oreille cassée 7a, Parves ici belle voie 7a+ et la très variée et bien complexe L’eau de la haut 7b, superbe. Quelques aménagement surnaturels ici et là…mais même si on se dit que ça pourrait souvent faire sans, ça permet de faire de grandes longueurs parfaitement homogènes. Après tout, on est aussi là pour ça. Conséquence, pas de gros pas bloc immondes et des cotes qui tournent plutôt entre 7a et 7c de pure conti…
Plus on s’éloigne vers la gauche, plus on pénètre dans l’antre des Ducs. Le blanc et les colos se font de plus en plus rares et finissent par disparaitre. Les profils se verticalisent. Le caillou se fracture avec des dièdres, des ressauts, des vires et des surplombs taillés à la serpe. Les voies diminuent de longueur, devenant plus bloc et plus à doigts, d’autant plus que les bidouillages ne semblent ici plus légion. L’amplitude des cotations se trouve agrandie et l’on trouve alors, du 6 et quelques 8. Avec plaisirs nous avons découvert cet autre style dans la très jolie Eclaircie, un 7a+ avec ses 2 repos totalement assis et le très à sensation 7b+ sur adhérence furtives, Cayenne. Avec un nom pareil, impossible de passé à coté, pour une pensée à mon mimichouchou préféré.
Deux ambiance différentes, pour une agréable falaise pas très loin de chez Oliv, qui à la mérite de rester à l’ombre toute la journée et d'offrir un large éventail de voies et des styles. Un excellent moyen de laisser passer la canicule, d’oublier un temps les projets obsédants et de profiter pleinement de la trêve estivale !!

lundi 12 juillet 2010

Sea, sex and sun

Il est de vieux adages auxquels on ne déroge jamais…notamment celui de toujours garder une place dans un coin de ses valises, pour un baudard et une paire de chaussons. Nous nous sommes exécutés, Oliv et moi, aves la plus grande des disciplines, même si leur présence, entre maillots de bains et serviettes de plage, pouvait paraitre bien surprenante. Au pays du sable, entre vents et marées, mise à part cette odeur familière nous rappelant les séances de grimpe, à quoi pourraient-ils bien nous servir ?Une chose était sure, c’est qu’Oliv avait besoin de son baudard pour son régime spécifique 100% pur fonte. Même en vacances, pas de repos pour les braves.
Et puis, en consultant divers oracles, nous repérâmes rapidement une proche falaise, à quelques encablures de notre villégiature estivale, au nom chargé d’histoire : les Eaux-Claires.
Falaise de quelques uns des premiers 8a de France avec Crépinette ou la Brioche (on sent bien que le sud ouest est aussi le pays de la gastronomie), et surtout des premiers 9a, souvent décriés, nés d’un grimpeur suscitant autant d’admiration que de polémique…l’occasion était trop belle et pour rien au monde nous ne pouvions la rater. Récit d’une découverte d’un autre genre….
L’accès urbain à la falaise, par la rocade d’Angoulême et à quelques pas seulement des zones commerciales rappelle le charme de notre cher Espace Comboire. Puis, à peine 500m plus loin et nous voilà plonger en pleine campagne, dans la champêtre petite vallée des Eaux-Claires. Tout juste garés, et nous voilà devant la falaise principale.
Soit environ 15s de marche d’approche si on compte le temps de descendre de la voiture. Praticable en tongs, l’esprit vacances demeurait intact, à tel point qu’entre 2 voies Oliv se laissa aller à des lectures plus de circonstance que celle du topo des 350 voies du site.
Imaginez une grosse éponge de mer A l’échelle 100, voilà à quoi toutes ces petites falaises m’ont immédiatement fait penser. Une énorme éponge dont on aurait changé la couleur pour un gris teinté d’un peu de blanc. Une infinité de petits trous, parfois quelques uns complètement surnaturels, mais comme en général c’est bien fait, ils se fondent dans la masse. Tous plus mauvais les uns que les autres. Quelques bi mais surtout des monos…presque un arrière goût buouxiens, sauf qu’ici il n’y a jamais de bac et que les chaussons ne rentrent jamais dans les trous, sauf à avoir une pointure de playmobil. La prise clé ici, c’est le mono. Mais pas le mono bac, non, le mono une phalange à prendre souvent en tendu…sauf que pour un cuvettard aux doigts finement boudinés, il faut parfois trouver quelques arrangements. Les Eaux-Claires, c’est une trentaine de secteurs, autant de grosses éponges posées dans la vallée avec des voies de tout niveau et sur certains secteurs, une concentration de voies dans le 8eme degré impressionnantes… entre 10 et 20m de haut, dans un style explosif, très à doigt…sans ‘’s’’ car c’est tout le temps le majeur, et toujours, les pieds à plat…la base en somme. Ici encore plus qu’ailleurs, point de salut dans la conti mais uniquement dans la force, rien que la force !! A ce petit jeu, les a vue sont redoutable, à moins de repérer les bons trous du bas. Le coup d’œil sur la falaise de la Bitte, avec son célèbre Lagra 8c laisse songeur sur les capacités humaines de résistance à la douleur : 12 m de haut, avec comme d’hab que du mono microscopique, pas de pieds, et un bombé sacrément marqué !!
Merci au site web local dont les infos précieuses nous ont assuré de bien beaux combats, en vrac dans les 7a de l’Olivette, Samba rimba, la peur au doigt, la bardet, la voici, le 7a+ de La voilà, le 7b de Fil de fer et les 7b+ de Marchand de planète, Fantasmes à gogo, la Gousseault et Tonight. Mais qui va aux Eaux-Claires, se doit de passer au pied du secteur mythique des toits. En face nord, à 10m de la route…ça devrait être partout comme ça….qu’est ce qu’on se fait encore chier à vouloir monter grimper à la DJ ou a St Pan !!….Deux 9a, à à peine 10m d’écart. Changement de style, adieu les éponges et bonjour les bombés blancs et salpetreux. Des profils impressionnants qui nous ouvert les yeux sur le précipice qu’il peut exister entre les varapeurs du week-end que nous sommes et ceux qui pratiquent l’escalade au sens noble du terme. Hugh d’abord, rien que le nom déjà, écrit en lettres énormes. Enorme, comme la taille du bombé de départ, qu’Oliv est allé tâter de près. Encore quelques siècles à soulever de la fonte et il sera paré pour les mouv du départ, dont l’énorme gainage no foot du 5eme mouv pour aller croiser dans la fente verticale. Quant à la ‘’lissitude’’ de la suite et le bombé sommital…plus aucun doute sur la cotation annoncée.En tournant la tête, déjà au bord du torticolis après avoir observer Hugh, on est absorbé par l’immensité de l’avancée du toit de l’autre coté du ciel. J’ai même du faire un montage panoramique pour arriver à en faire une photo !!! Une espèce de curiosité naturelle, un immense escalier renversé complètement lisse…là encore, un autre monde, de l’autre coté du ciel en somme, inaccessible pour le commun des mortels. En résumé, une pure école de force et de doigts qu’on aimerait tous avoir près de chez soit…une agréable surprise comme l’on aime en avoir pendant les vacances…
Vivement les prochaines alors !!!!