lundi 25 avril 2011

Bottin

Encore un terme désuet qui ne dira rien aux nouvelles générations nées connectées en réseau. A force, je vais finir par croire que je viens d’un autre siècle. Alors que je cherchais un titre accrocheur pour le post LaCuvette de la semaine, je tombais encore sur quelques vidéos qui ne me laissèrent pas indifférent. Certes, de superbes images, haute définition, des prises que même en rêve jamais je ne pourrais tenir, des champs de blocs infinis sur fond de paysages à couper le souffle…mais tout cela n’étant rien sans les courtes interviews de nouvelles égéries d’une marque connue. Marque que jamais je n’ai vu portée par un cuvettard, même pas par Sylvain qui passe maintenant toutes ses soirées en chasse, dans les lieux les plus branchés…ce qui lui vaut de nous rejoindre à 10h passées, le matin à la DJ par exemple…Bref, des réponses d’une richesse et d’une profondeur telles, entre des « ouais c’est super beau » et « oui l’escalade c’est super dément ». A ce propos, par hasard, en rangeant mon grenier, j’ai retrouvé un vertical avec un certain top 30, datant de 1988…ils étaient jeunes aussi, avec des tenues tout aussi savamment colorées, mais avec un discours, comment dire…plus authentique. Et j’ai passé un bien plus agréable moment de lecture…
Le bottin donc, deux ouvrages, l’un jaune et l’autre blanc qui mettaient à mal ma frêle boite aux lettres une fois l’an, du fait d’un nombre de pages et donc d’un poids plus que conséquent. Du temps du non numérique, nous passions donc des heures à feuilleter ces pages à la recherche d’un nom ou d’une adresse. C’est ainsi qu’on aurait pu localiser un monsieur madame Nico, en double résidence, l’un à la plage avec visibiblement un problème de pied qui a du mal a rester collé au caillou, dans Bio 7c+ au final doucement physique

puis dans Les nymphes pétrifiées, le 8a de conti qu’il faut faire. En bons cuvettards de base, c’est la fleur au fusil et sans l’artifice du faible qui coince le moindre genou entre ces énormes colos, que nous avions entamé nos valeureux essais…mais finalement, nous aurions peut-être dû…Même sanction pour Oliv, Bruno et Jean-Yves dans Pop rock, 7b+ au profil moins marqué et l’Entorse 7c+ physique avec là encore de bien belles colos. Quant à Madame Nico, elle s’essaya au style rési redoutable sur les rondeurs aux adhérences furtives du superbe 7c+, le 8ème art à Crossey 3. Là encore, suivie par Oliv et Jean-Yves, visiblement à la solde de notre réplique locale d’un certain couple hispano-americain vedette de la marque aux vidéos précédemment citée..

Comme dans le bottin, des pages et des pages de croix, de toutes parts, aux quatres coins de notre univers local. A commencer par Charlie, modèle LaCuvette pour la collection automne hiver 2011, qui enchaine les 3 8b+ de Têtard Park : Grenouillette, Les pères chartreux et Pavillon 36. Et comme il n’a plus rien à y faire, le voilà pris d’envies d’ailleurs…pour la première fois et après plus d’1h de bartassage, je l’aperçus à la DJ, pour une découverte de son escalade unique, dans Eternal caravan, le 8a classique et à faire de la petite DJ. Et comment ne pas aussi souligner sa perf à vue dans le dalle de 3m de Phildar au Petit désert, Tu l’as voulu, tu l’as eu, un 7c sur-court et encore plus lisse que mon torse fraichement épilé. Charlie et Phildar…une histoire d’amour de la nouvelle génération cuvettarde, que Tata vous avait déjà comptée
A Têtard encore, c’est Rackam qui sert les croutes de la variante de la directe du Crapaud, qui vu comme il en chie, ne doit surement pas dépasser le 6b pour fleurter avec le 8c/c+ bien tassé.


Rackam à Tétard Park from gaetan raymond on Vimeo.


Suite à l’appel désespéré d’Eric, le spot confidentiel de St Ange est en train de drainer tous les mutants, les déplaçants de Têtard vers ces lignes futuristes. Ainsi Quentin FA-te Eliot le pilote 8b+, décote à vue le dernier outrage à 8a, qualifié pourtant de morpho pour Eric le Gulliver de LaCuvette, et devait réaliser la première de Vol au dessus d’un nid de coucou probablement 8b. Et comme le profil semble lui plaire, le bougre est en train d’ouvrir quelques lignes, encore plus dures, là ou Eric n’avait même pas imaginé que ça devait passer !!….Guronsé par l’affluence alors qu’on y grimpait au calme il y a peu, Nico est sur le point de plier son 1er 8b (il serait temps !!!) avec la L1 d’Eliot. Eric, rebouche le tri mal taillé (…tant mieux car je n’arrivais pas le tenir) de la petite voie d’Elka, qui du coup passe de 7c+ à 8a, en sortant plus à gauche….Discrétion de rigueur tout de même si l’envie vous prend d’allez visiter ce spot…
Schnappi, en vacances fait dans la cure d’amaigrissement en montant grimper à l’Aup du Seuil, avec sa bonne heure de crapahute en guise de marche d’approche. Au calme, il fait du volume et assure Pierrick qui FA-te La rage, qu’il propose à 8a+…seulement…
Le bottin, c’est l’impression que j’ai eu en ayant en main le tout nouveau pavé qu’est le topo fédéral de l’IsèreEnfin, disponible dans toutes les bonnes crèmeries et accessoirement auprès de Tata pour ceux qui ne fricotte pas avec la crémière. 400 pages de couleurs avec des secteurs entiers où l’on se sent un peu comme à la maison, en train de feuilleter l’album de famille : quasiment chaque membre du team LaCuvette a son heure de gloire, avec des photos de belle facture, sur des sites phares et que le monde entier nous envie tels que Lolette, StAupre, Voreppe….y’a même l’un d’entre nous en couverture aux Vouillants !! Mention spéciale à Sylvain qu’on doit voir une page sur deux en train de forcer dans une des classiques de LaCuvette, de quoi lui assurer un nombre conséquent d’admiratrices en furie lors de ses prochaines venues dans les lieux les plus hypes de la ville…

mercredi 13 avril 2011

Blonde

Au hasard de mes trop longues pérégrinations webesques, je tombai sur une vidéo dont le nom suffit à aiguiser ma curiosité : No numbers.

NO NUMBERS from Jure Niedorfer on Vimeo.

Pourquoi avec un s ? Pour quel second effet kiss cool délicieux ? Peut-être par que nous ne sommes pas que que des numeros ? Peut-être parce que tous ces chiffres et ces cotations ne servent à rien à coté des grands voyages que certaines voies nous font vivre ? A moins que ce ne soit pour dire qu’un seul nombre compte, le 8, parce qu’avant c’est pas de la grimpe et qu’après non plus…vu qu’on n’atteindra jamais ce niveau. Bref, une blonde gracile. Finalement cela aurait pu être moi, et ce n’est pas les images qui ont suivi qui m’ont fait dire le contraire. Je suis aussi une star en snow, avec mon profil particulièrement dynamique et mon centre de gravité anormalement bas. Pleins d’atouts pour maitriser à merveille la discipline...

Moi aussi, avec un bonnet vissé sur la tête j’ai l’air inspirée. Sauf que le mien, de bonnet, il est rouge et de taille xxl, depuis que j’ai la grosse tête. C’est le meilleur moyen de garder nos quelques neurones bien au chaud et en activité pour prendre les bonnes décisions le moment venu. Sinon, pourquoi pensez vous que Bruno aurait gardé le sien, même malgré l’été précoce ? Pour garder toute sa lucidité et randonner comme à son habitude, le long et esthétique haricot 7c de Voreppe. Et dans une moindre mesure pour épargner ses tympans du ronronnement lancinant du trafic en contrebas. Une belle demo de M.Inoxydable, avec son haricot, comme se plait à la décrire aussi madame…enfin moi… quand je parle de haricot, je parle simplement du nom d’une voie…
Mais poursuivons le visionnage. Moi aussi je croise quotidiennement le regard d’animaux avec un air tellement expressif qu’il ne leur manquerait plus que la parole. Mon meilleur ami à moi, c’est le cuvettard. Il est là avec moi, au réveil, dès le lever du jour, au pied des grands murs de Voreppe. Y’en a des comme Sylvain qui tapent des essais valeureux dans la cabane au fond du Jardin L1 7b+, d’autres comme Jean-Yves qui serrent les croutes avec succès la L1 de fade to black, 7b+ tandis que le M.Inoxydable sus cité s’essaye à l’interminable version intégrale, un 7c+ mais surtout un grand voyage qui laisse plein de souvenirs. Je me retrouvai encore dans les images suivantes. Vêtue de mon plus bel apparat quand je m’enferme dans mon garage, mon cuvettard en toujours là, à sauter de partout et surtout sur le lattes de mon pan gullich. Lorsqu’enfin arrive les premières images de falaise, là encore que de coincidences. En guise de bellatres à l’assurage, toujours le cuvettard, avec la mêche rebelle et au style inimitablement décalé. Comme une danseuse et sur le rocher tout aussi beau de Voreppe, j’use de grâce et de souplesse pour prendre la pose dans l’intégrale de la cabane, 8a, plutôt soft pour attirer les curieux et les récompenser de monter si haut pour se frotter à ses 2 mouvements bloc aléatoires.
Et pour ce qui est des colos, j’ai choisi celle qui crève le yeux depuis le parking, Fading Light L2, 8a …qui comme toutes les colos reste agréable à regarder et se révèle plutôt désagréable à grimper…. Plan large et vue imprenable sur l’horizon féérique qui s’étend derrière la falaise, au dessus de la nationale et de la zone industrielle, avec une vaste plaine qui s’ouvre vers le grand sud, parsemée de collines fleuries jusqu’à perte de vue. Et puis arrive le concept révolutionnaire de la résine, mais en l’extérieur…pourquoi s’embêter sur des mouvements tordus sur du vrai caillou alors qu’il est tellement plus sympa de tirer sur des prises amoureusement disposées pour dérouler ? De quoi expliquer l’engouement de Martin pour Tous bourrins, le 7b historique des toits de l’ancien Comboire et surtout le futuriste Surprises écologiques, le 7b+ juste à droite, entièrement sur rondins de bois… Voilà aussi de quoi expliquer le succès du haricot, 7c de Voreppe avec Jean-Yves qui suit les traces de Bruno en serrant les 2 prises vissées du crux. Ah et puis ce bonheur simple de grimper dans une foret humide sur des blocs moussus. Le plaisir du geste pur. Nous aussi on a notre petit paradis du raclage du cul par terre en départ assis sur 5 crashpad et du serrage du même cul au sommet de ses highballs dans notre belle vallée de la Romanche. On même notre petit mur en ruine et le champ qui va bien pour squatter 1 semaine, au pied des blocs du secteur de La Chapelle. Et pour finir, tournage de nuit…la encore, on sait faire chez nous aussi. On a fait pareil à Voreppe en profitant des spots allumés par le marchand de voiture juste sous de la falaise et orientés vers la falaise. Blonde, et fière de l’être en plus…comme un certain Sylvain M., illustre découvreur de cette falaise aux multiples merveilles qui m’appela il y a peu « Salut Tata, euh, je suis au pied du secteur de droite, je viens de faire la voie tout à droite, c’est vraiment majeur. Le niacoué je crois, ca doit bien valoir son 7c, bravo pour l’équipement, c’est vraiment un must !! ». Euh, oui Sylvain, il y a maintenant près de 20 ans, en 92 avec Hervé, tu équipas cette ligne qui resta longtemps avec une cote indeterminée dans le topo. Et c’est toi même qui me renseigna il y a peu en me disant avoir fait la première et que ca valait vraiment le coup… Parce que tu le vaux bien...