lundi 22 octobre 2012

Brame

A ne pas confondre avec « drame », qui serait pourtant un titre bien plus approprié pour décrire mon exubérante activité grimpante de ces derniers jours, semaines, mois. Les esprits les plus lubriques, eux,  verront dans ce titre, une parfaite description sonore des activités nocturnes de Sylvain, qui lui au moins, a une bonne excuse pour ne plus se lever aux aurores le samedi matin…tellement intimidant que même Schnappi a préféré taire ses petits gloussements par peur d’une pitoyable comparaison. La honte… avec son tout petit « hhaaa » qui lui a échappé lorsqu’il jette sur le dernier bac…de ce 7c de Rockland, quand même !

Il est donc des spectacles que dame Nature n’offre qu’à de rares initiés, ceux qu'on qualifie de vrais montagnards. Débauché par l’un d’eux,  et malencontreusement mon voisin de bureau, me voilà  parti profiter simplement de ces belles après midis automnales au grès des longueurs. D’abords à Presles, pour réviser une classique que je n’avais jusqu’alors jamais eu l’occasion de visiter : Topomaniak. De belles dalles grises pour démarrer en douceur et rejoindre,  à travers de superbes gouttes d’eau, le fil d’un pilier délicieusement gazeux. 

Superbe ambiance, avec notamment la traversée de L7 en 6b. Vue du relais, la longueur ne ressemble à rien,  mais une fois dedans, la grimpe se relève vraiment majeure. 

La rumeur parle de patine, mais si on évite un plein cagnard au mois d’Aout, elle passe quasiment inaperçue. Les plus blasés regretteront la concentration un peu trop importante des voies dans le secteur…mais bon, on quand même est à Presles !
Rebelote, mais sur un autre caillou. A l’heure du no-foot musculeux, nous voilà partis pour du no hand sur le granit adhérant de l’Oisans, dans Crosse en l’air au Paravalanche, sympathique voie surtout après le café de la cantine. 
Louis à la démo dans un 6a+ du bas pas si trivial, 
mais c’est surtout la grande longueur au dessus de la vire qu’il faut venir faire ici. La dalle c’est trop d’la balle…surtout pour mon coude et sa copine collante, la tendinite. 
Vivement qu’on retourne aux Lames !
Et le brame me direz-vous ? En bien, j’y viens. Je montai me poster dans mon confortable poste d’observation. Après quelques minutes je les vis s’approcher, se toisant du regard et près à rivaliser. Il y avait Jean-Yves, Bruno, Patrice et Steph…tous marchant d’un pas fier, bien décidé à en découdre, sur la vire historique d’Espace Comboire. Et là…ce fut le brame drame. Les mots me manquent pour décrire ce que j’ai vu. Des demis tours en pagaille, pour Patrice dans les mythes que sont pourtant High Glandeur 7a et L’arme à l’œil 7b. Pour Jean-Yves dans Liberté conditionnelle, 7a puis dans CIA, 7c.
 Un vrai brame de désespoir de celui qui chie choit, pour Nico dans NSA 7c+ 
ou Bruno dans DST, 7b
Et n’allez pas croire qu’ils finiraient par conquérir qui que se soient avec leurs piètres lots de consolation : Steph qui enchaine DST, 7b bien retors mais classe…on est bien à Espace Comboire, 
et Patrice qui fait flash, Mourir pour ses idées, 7a+ bien rési.
Du coup, la seul biche des alentours a fui le coin, pour se réfugier bien plus Sud. Sylvie, gonflée à bloc après sa belle réussite dans secret rose en fax, 7a conti et un poil engagé du Coup de Sabre ou encore avec ses belles avancées dans son projet bien conti de Crossey 3, festina lente 7b, elle s’en est allé se promener dans les colonnettes un peu abandonnées de l’Auberge Espagnole. Une visite dans Pepicocu, le 7a qui traverse sur des superbes rails verticaux 
puis dans le plus physique et tout aussi beau 7b, les vivants sont ceux qui luttent, avec sa nouvelle sortie qui passe le ressaut du haut, à ne pas négliger. 
Elle fut aussi aperçue dans le 7a+ bien viril de Marco Polo, dans la fameuse grotte à bites des Ecouges

Bref, une bien belle mascarade ce Muppets show cuvettard, comme le commentaient sarcastiquement de leur loges nos deux grisonnants cuvettards Raymond et Michel
Heureusement que Rackam fait péter le score en libérant les règles du jeu, un 8c intense des Saillants.