mardi 17 janvier 2012

2012

Année de la loose…comme le dit si bien Sylvain, vivement 2013, année de la bai...Mais avant cela il faudra digérer la hausse de la TVA, la taxe Tobin qui va grever mes magouilles avec mes stocks options, mon triple A perdu qui va compliquer mes négociation avec tous ces investisseurs étrangers qui financent LaCuvette, et la perte de mon quotient familial, une douzaines d’enfants pour rien… Bref, un emballement frénétique vers du grand n’importe quoi…heureusement qu’en d’Avril l’élu nous tirera du fond du trou, la tête haute et la bourse bien remplie.
En attendant, c’est bien la loose. Une première semaine de Janvier pire que de déluge, ça a finit par dégouliner de partout sur le moindre bout de caillou. Même si Tata a su dégoter une petite vire en partie épargnée, les conditions n’étaient pas des plus idéales. Mais il en aurait fallu plus pour déranger Bruno, qui après quelques essais, régla son Problème de transit. Ce grand voyage dalleux en 7a+ avec une section médiane qui retourne bien les doigts, connait enfin une première répétition.
Attiré par un brin de soleil les jours suivants, un autre lutin de LaCuvette se décida à quitter sa tanière et à enlever son masque pour aller découvrir les grands murs de Voreppe.
La parfaite falaise d’hiver, avec son horizon dégagé et son exposition ouest…enfin sauf quand une grosse poisse grisatre enserre la vallé d’une humidité glaçée. Dans ses conditions, 30 de dalle ca se termine obligatoirement avec des sabots aux pieds et des doigts en cartons qui ont eu dix fois le temps de regeler après l’onglée du départ. Bref, une vraie bonne farce de lutin, qui n’en est pas à sa première. Il m’a été raconté qu’il fit la douloureuse expérience d’arracher l’arbuste qu’il avait clippé dans un élan d’angoisse. Mêmes’il ne rompt pas, le roseau plie…Ce qui n’empêcha pas Sylvie de revenir tenter l’expérience, sans l'arbuste cette fois de la courgette et de la laitue, deux très beaux 7b qui le monde entier nous envie.
Le week-end suivant, le devoir m’obligea à laisser Bruno seul dans les mains de Sylvain. En attendant 2013 donc, et pour honorer 2012, il décida de gâcher une séance à St Pan. Entre les chaines à mettre pour gagner le plateau, les raquettes puis les crampons à chausser pour atteindre les secteurs, manquait plus que ça soit bien trempé et surtout en plein dans la couche de brouillard

On ne change pas une équipe qui gagne. Le pire c’est que le bon sens cuvettard fait des émules auprès de la jeune génération. Charly lui aussi gagna le parc de têtard congelés….

Ca c’est du jeune, dans la droite lignée du style de ses ainés, sobre et discret, au look parfais et toujours de bonne fois quand il déclara que les conditions n’avaient jamais été aussi démentes (le jeune dit dément à la place de parfait). La preuve en slobard, dans la brume et entre les stalactites, au pied de FBI, court 7c explosif qui réchauffe.

dimanche 1 janvier 2012

On a marché sur la lune

Avec ses étendues arides, ses cratères immenses et ces poussières d’étoiles…Avec des conditions de grimpe pourtant à leur paroxysme, à mettre tous les chiens dehors, comme dirait Brigitte, y compris celui de Michou
nous fîmes pourtant contraints, par la pression sociale, à plier bagages et quitter notre chère cuvette pour nous envoler vers…la lune ?
Un peu plus près en fait. Pour les Canaries, Lanzarote en particulier. Une terre teintée de noir, de gris et de verts façonnée par un lourd passé volcanique, avec toujours sous les yeux ou à portée de main, l’océan, omniprésent. Un dépaysement facile à quelques heures d’avion seulement.
Comme par hasard, quelques heures avant le départ, je profitai une dernière fois du calme de la cuvette pour feuilleter, confortablement assis sur mon trône, une bonne vieille pile de magazines. Je tombai alors sur un dithyrambe datant de 2001, de... Lanzarote justement. Aguiché par les quelques photos de profils particulièrement déversants et de cailloux complètement inconnus, je terminai ma commission le sourire aux lèvres, avec un enthousiasme louche à quitter ma cuvette. Après avoir convaincu quelques cuvettards de participer à l’aventure, nous voilà partis, camouflant dans le sac des enfants une corde, des chaussons et nos baudards.
Je vous fais grâce du discours touristique bateau que vous trouverez facilement partout. Si on prend garde de s’éloigner du sud de l’île, on chassera vite tous les clichés, du teuton en tong chaussettes ou du rosbif rougeot bourré gerbant derrière un cactus. On se laissera alors surprendre par la tranquillité aride, rude voir presque inhospitalière de l’île.
Coté grimpe… une bonne surprise. Il suffit de voir la tête d’Oliv et Sylvain au parking, dubitatifs et scrutant l’horizon à la recherche de la falaise. Surtout quand on sait qu'elle est à 20m seulement, derrière eux….

Le jeu de la découverte, c’est aussi de trouver tout seul ces petits coins secrets. Même ce vieux grimper reste bien évasif sur l’accès, comme sur le topo d’ailleurs. Mais rien ne vaut une rencontre avec quelques locaux pour se faire concocter un programme bien typique et bien déroutant.
Ici on grimpe dans des Jameos. Celui de la Puerta Falsa, au nord de l’île, du même réseau que celui del agua et la cueva de los verdes. Le tunnel de l’Atlantide, rien que ça, avec son espèce de crustacé endémique découverte il y a peu. Les jameos sont les parties effondrées de ses immenses tunnel de lave…Ne me remerciez pas pour cet intermède culturel…

Une dizaines de voies sous chaque bol, du 6b au projet, de quoi bien s’occuper deux petits séances. On grimpe ici dans les entrailles de la terre, sur un rocher sombre…et bien caké, pile poil comme il faut pour gruger dans les « a vue »… mais surtout fantasmagoriquement alvéolé sur chacun des bords des grottes. Comme dans l’incontournable Me hizo sudar 6c


et sa voisine de droite en 6b.
Ou dans la putana, 6b d’échauff à l’extrémité gauche de l’autre grotte, la plus haute.

Passée la mise en jambe, il a bien fallu s’attaquer à des profils plus renversants, Pour se familiariser, rien de tel que les deux voies de droite. 25m de dévers bien régulier, de la conti pure sur bonnes prises. Adios a la armas, 7a+,


puis à sa gauche, la pure merveille qu’est Movimiento sexy, un long 7b+ qui démarre par un pas bloc pour ensuite louvoyer longuement entre les différentes strates.
Place ensuite aux voies qui strient les toits, pile sous la cloche. Une alternance des strates horizontales bien abrasives, et d’autres de scories à la stabilité parfois douteuse mais tout aussi tranchantes. De la grimpe en 3D avec même parfois l’impression de devoir redescendre…et toujours de grands zigzags entre les strates. Et c’est là qu’on comprend qu’il faut aussi venir à Lanzarote pour le surf et sa combi intégrale. Ici, la genouillère fait petit joueur, les coincements entre les strates se font avec les cuisses, les mollets ou les avant bras. A moins d’être adepte de la scarification, mieux vaut éviter de grimper torse nu et en short. Une des rares falaises où il faudra ressortir vos vieux EB montants, avec de bonnes vieilles chaussettes, remontées bien haut, pour épargner la peau tendre de vos petits mollets. Escalade renversante et repos douloureux, un mélange détonnant, d’abord dans El bolichon, 7a court et physique



puis dans Voltaire et sa superbe redescente no foot 7b

et enfin dans sa variante en traversée sur la droite, qui doit bien valoir son 7b+ avec son réta final bien retors.

En résumé, un petit paradis pour ceux qui se lamentent des heures pour le moindre petit steak et pour la moindre petite écorchure, ainsi que pour tous les disciplines de Bruno, grand adorateur de la grimpe tout à l’envers et du placement de pied ultra précis… Pour les autres, le risque c’est de finir comme Sylvain

ça tombe bien, parce qu’ici comme à la maison, il fait toujours beau, la température de l’air oscille invariablement entre 20 et 22° exactement comme celle de l’eau
Pour ceux qui aurait lu jusqu’au bout et qui chercheraient plus de détails pratiques sur cette grimpe lunaire, n’hésitez pas à supplier Tata de vous compter ses impressions.
Et pour finir, bonne année 2012 à tous (enfin…uniquement à ceux qui m’aiment) et souvenez vous, 2012 : année de la bouze et année de la loose !!
Profitez en, selon certains ça pourrait être la dernière…