mercredi 29 août 2012

Don’t worry

Ca me rappelle une icône de la coolitude claquant des doigts sur des « ouh, ouh » lancinants. En ces temps de disette ignorée mais bien réelle, mieux vaut opter pour le bon coté des choses et ménager son ulcère. Un aprèm d’Aout en manque cruel d’activité, qui en dit long sur ma prochaine prime salariale…mais un franc soleil, des doigts qui picotent, une chaleur qui écrase lacuvette…un coup de fil à Oliv, Sylvie et Sylvain pour tout plaquer. Il n’y a que Sylvain qui déclina cette invitation à prendre du bon temps et à profiter de chaque seconde dont le bon dieu nous fait grâce. «Une seconde, la vie», comme s’en explique l’intarissable et talentueux Philippe Mussatto, pour l’une de ces dernières créations dans la face ouest de la Dent de Crolles.
La marche d’approche s’avale vite, déjà un bon point. A peine 40min, en quittant le chemin du trou du Glaz lorsqu’il vient frôler la barre rocheuse.
On reconnait tout de suite la griffe et l’expérience de l’ouvreur, la voie démarre là ou le caillou est tout simplement parfait. La dalle de 5sup ouvre le bal, dans du gris superbement bien travaillé, technique.
A partir de la deuxième longueur, on devine le désir de tracer quelque chose de différent. Une ligne qui se laisser aller au grès de ces petits rebords suspendus, en allant chercher les zones les plus esthétiques, et en se foutant éperdument du classique « dré » dans le pentu. Le premier 6b+ est une pure merveille en traversée, juste ce qu’il faut pour chauffer la gomme et se faire à l’adhérence incroyable du rocher. L’équipement ludique laisse libre cours à ses avis, soit passer par-dessus, soit par-dessous le point. Juste de quoi décontenancer un peu mes seconds. Le final, les pieds sur la rampe mais avec « des prises de 8b dans les mains », comme dirait Oliv, relève pratiquement du fantastique.
La 3eme longueur fait encore la part belle à la grimpe horizontale.
Un crux plus marqué où le refus d’adhérence sera fatal à mes deux acolytes, groupés en peloton pour profiter de l’aspiration et surtout pour s’encourager et partager les méthodes techniques de ce 6c subtil et majeur.
Pas de répit pour la longueur suivante. Un 6b+ qui réchauffe les avant bras à force de tâtonner pour se sortir du réta terminal…qui sort encore une fois partout, sauf dans l’axe
Les deux longueurs d’après mènent au sangle de la Barrère en grimpant plus tout droit. On sent encore l’expérience de l’ouvreur pour aller chercher des sections toujours étonnantes. La preuve avec la proue du 6b.

Arrivée sur le sangle, pause contemplative, redbull pour les jeunes et jus de grenade bio pour les vieux …et dire qu’il y a quelques heures à peine on était au boulot, tout là bas en bas…
Changement de style pour les deux dernières longueurs. Mais toujours un caillou et une ligne au top. On grimpe maintenant à la verticale. On a même droit à une dulfer physique et pour le plaisir on prend le dernier surplomb par la droite, parce qu’on le vaut bien. Deux 6b+ avec vraiment rien à jeter et c’est déjà le pin de l’ultime relais.
Il fait encore jour, on en aurait bien repris pour quelques longueurs de plus, faites de rocher parfait, de ces mouvements pas comme d’habitude, et d’une bonne humeur ambiante. On se retourne encore, on traine sur la crête pour rejoindre la Pas de l’œil…que la montagne est beeeeelle…

bon ok et Oliv aussi
Be happy, et pas seulement sur le caillou, comme ces étranges funambules croisés pas bien loin quelques jours plus tard, …car bien des choses se feront un malin plaisir à nous ramener à la dure réalité…
 

dimanche 5 août 2012

Redressement productif

On a eu droit au changement, ensuite au "normal", et vla t’y pas qu’on nous bassine en accolant deux mots intelligents piochés au hasard dans le dictionnaire. Ca pour du changement, y’en a eu, un peu trop même. Avant on travaillait plus pour gagner plus, maintenant c’est surtout parce que mes impôts ont subitement augmenté, que ma prochaine note de gaz va être bien salée et qu'il va bien falloir payer une semaine de nounou supplémentaire lors des prochaines vacances de la toussaint. Y’en a qui s’empresseront de dire qu’en contrepartie le prix de l’essence n’a jamais été aussi bas. Mais bon, ça nous fait une belle jambe, en guise de vacances j’amène les enfants au parc de la mairie juste à coté, on y va pied, pas besoin de voiture. Et j’ai eu beau demander à mon patron un salaire plus normal pour mes bons et loyaux services, en guise de réponse il m’a demandé si je voulais pas aller voir du pays chez Peugeot ou Alcatel, deux fleurons nationaux en pleine bourre actuellement
Et je ne suis pas le seul à accuser le coup, Bruno à pris 20kg en faisant des économies de caddy en le remplissant exclusivement de chips. Sylvie a fait vœux de silence, histoire de réserver sa salive pour un petit boulot de cinq à sept de colleuse de timbres. Oliv fait plus de 200 km de vélo d’appartement par jour, pas pour s’entrainer, mais juste pour pouvoir s’alimenter en électricité. Sylvain partage son lit, même avec des copains de passage… et peut être pas uniquement pour se répartir ses frais de loyer…
Bref, même c’est un peu exagéré, le résultat est tristement le même, on grimpe plus. Mille mercis au militantisme assidu d’Yves. Mais il y a quand même une justice, tel est pris qui croyait prendre. Un vilain bobo à l’épaule et voilà notre papy cloué à la maison, à gouter à son tour à ce qu’il a voulu pour tant de sexagénaires jadis heureux. Finie la joie du travail, à cause de toi, les voilà contraint dès 60 ans à rester vautrer dans un fauteuil, une télécommande greffée à la place de la main, à enchainer Roland Garros, la coupe d’Europe, le tour de France et maintenant les JO... Tu vois où peuvent mener toutes tes inepties !
Ah mais c’est sur y’a toujours les privilégiés du système. La famille Pinier qui se prélasse dans mes dernières cuvetteries aux Saillants, avec Espace les spasmes 7c+, FA-ter par Nico puis bientôt répétée par Madame, qui en profitera aussi pour répéter un peu plus à gauche l’esthétique et à doigt Assez d’essais 8a.

Plus à droite et toute aussi courte mais ardue, L’espace et le temps, 8a+ proposé par Quentin et confirmé par sieur Nico.
Y’a même Luca qui a trainé un autre savoyard dégarni dans ces voies toutes courtes aux antipodes des longueurs de conti d’Arbin ou Marocaz…sacré changement pour eux aussi !!
Et comment passer à coté du premier 9a à 20min de l’épicentre cuvettard, le Dard, FA-ter vous l’avez tous déjà lu par Cédric Lachat dans l’antre d’Eric, St Ange.
Eric qui continu à sévir avec ferveur dans le coin, en secret par là haut. Sans oublier le FT qui fait fi de la crise en faisant sont 8b annuel dans une des dernières voies de Cuzouls…bref pour eux, pas besoin de redressement, tout cela est déjà bien productif
Par de bien hasardeuses circonstances, j’ai pu enfin remettre un baudrier et tâter de caillou. Je ne sais pas ce qui a bien pu nous passer par la tête, mais j’ai fait mon nœud sur une corde de rappel, mis un vieux 8 et un shunt au cul avant de me visser un bon vieux casque sur le crâne. Et nous voilà partis pour… ciel…presque de l’alpiniste. D’abord à Presles, avec le lutin du moulin à paroles Sylvie, dans Bal masqué ED-, une vieille classique…qui devait l’être à l’époque mais qui n’a plus lieu de l’être aujourd’hui. La ligne louvoie pas mal et se voit croisée par de nombreux autres itinéraires, ce qui lui ôte inévitablement un peu de charme. On y trouve bien une jolie trav en rocher superbe en L5 et une belle ambiance à partir de la longueur suivante mais globalement, la qualité du caillou est moindre que celle annoncée sur le papier et le tracé a du perdre de sa superbe d'antan.
Récidive un peu plus productive dans une voie moderne des Cerces, à la tour Termier, L’usure du temps ED. 9 longueurs, des spits qui brillent, des cordées à droite et à gauche et un quatuor de choc composé d’Oliv en parfait second attentionné et ravi de ce caillou tout neuf, puis en cordée suivante, les deux Sylves…Sylvain et encore Sylvie à se partager quelques rallonges judicieusement laissées par Oliv dans les quelques endroits plus tendus.
Un Oliv aux petits soins, à superviser les manips de cordes du lutin, dans les relais vraiment chauds.
Au final une voie pas trop soutenue, avec une ambiance un peu cassée par la vire du milieu mais avec de très belles longueurs sur un caillou parfait. Mention spéciale à la deuxième longueur en 6b+ qui réveille,
au superbe 7a sur gouttes, technique et aérien de L5,
au crux qui fait suite, 7a/A0 qui déverse sur bonnes prises
et enfin la fin en 5 sur des cannelures de première classe.
De la bien belle escalade. Et puis en se retournant, on s’est souvent dit avec Oliv, qu’il devait y avoir pire dans la vie…

Bref c’est pas tout ça mais ça nous aurait presque redonné envie de grimper….
Va falloir penser à sérieusement à se redresser et à retrouver une certaine productivité, sous peine de devoir définitivement déposer le bilan…