dimanche 25 mai 2014

L'enfer

Enfin un titre de post qui instantanément éveille en moi un trourbillon de vent de folie….et tu tapes tapes, tapes, ce refrain qui te plait…Me voila à fouiller mes fond de tiroir et ressortir mon collier à clou, mon liner noir et mes T-shirt tête de mort, un peu comme quand je me prépare à la traditionnelle réunion parents-profs du trimestre. Enfin un bon prétexte pour ressortir mes vieux vinyles. A de l’heure de gloire des claviers bontempi des années 80, co-existait alors un courant musical affichant pochettes mortuaires et sanguinolentes, criblées de crucifix et autres pentagrammes inversés. Un florilège de titres des plus joyeux, des classiques Hell bells, Number of the beast, Blackened, Of chaos and eternal night, tomb of the mutilate  au plus que confidentiel back to hell, surement connu que ces des cinq étudiants mélomanes que nous étions, au fin fond d’une vielle cave désaffectée humant bon la bière, la sueur et les herbes exotiques, répétant sans cesse cette ligne d’accords saturés sur fond de refrain gutural mélodieux. Un peu de culture donc sur le vrai métal, pour les vrais chevelus, qui comme Luca fond un bras d’honneur à la calvitie précoce pour une fière tignasse à faire pâlir Sue Helen.
C’est parti pour un tour en enfer, dans l’antre de Satan, au cœur de LaCuvette. Un trou gluant tapis dans l’ombre qui ne voit jamais la lumière du jour. 5 min de marche d’approche pour basculer sur l’autre rive du Styx et nous voila à pied d’œuvre face à de grands murs à l’apparence salpêtreuse. « C’est sur, on n’est pas à Comboire ! », me ferons justement remarquer mes compagnons d’infortune. Pourquoi diantre chez Satan alors….encore une fois il faudra faire appel à la mémoire JMC-iene pour nous compter ces histoires anciennes du peuple Lacuvette. Il fut un temps ou les cuvettards partageaient leur existence entre les froids hivers aux Lames et les chauds étés de l’autre coté de la vallée hostile, sur des hauteurs paradisiaques. En ces temps reculés, il fallait se plier au rite de larme à l’œil sans clipper le dernier point pour accéder au status d’homme et l’on racontait que « la poudre c’est jamais 8a….mais tant que la poudre enchainée tu n’auras, jamais validé ton niveau 8a sera ». Le rustre cuvettard primitif n’avait pas non plus encore découvert ces outils du confort moderne que sont les rallonges, la perche ou les preclippages. Mais surtout, en ce temps là, les cuvettards se voyaient affublés de noms charmants rappelant avec poésie un trait de leur nature. Diego, TheBig, Kellogs pour les plus connus, en passant par les curieux Gedeon, Schnoux, la guenille ou laroque star,  jusqu’aux plus affecteux Joe le pédé, Schnappi le nain de la forêt ou Yush le sumo. Sans oublié donc, un Satan, Romain de son prénom, qui…mais oui, mais c’est bien sur…en fait non, rien à voir, comme me l’ont confirmé Cannib et Ben les deux heureux découvreurs du site…comme quoi Tata débloque bien du ciboulot et que sa propension à fabuler va bel et bien en s’aggravant
Pas de limbes, sans revenants, il faut venir au purgatoire pour que je recroise une poignée de grimpeurs blaffards que je pensais disparus…Yves en tête, qui pour sa rééduc se paye la marche d’approche et se prepare à sa 7eme dizaine en grande pompe. Eric, qui, faute de saison ouverte à la visière erre dans ce non monde au rythme d’un, voir deux, voir même 3 7c+/8a par séance, dont la très chouette colo de la grenouille rouge, 8a+, 8a entre les deux son cœur balance. L’imposante silhouette caractéristique du grand Schnoux avec son inimitable survet sans age et sa détermination à cocher tout se qui traine à mille lieux à l’aronde est là elle aussi. Avec Raph, ils ont finit par libérer l’intégralité du mur d’ANX à crossey 3, avec parait-il quelques uns des plus beaux 8 de la l’univers cuvettard. Même Lol laRoque star exhibe ici son inimitable short trop court d’une autre temps, qui nous fait autant rire que sa motivation sans faille impose le respect,  à taper essai sur essai jusqu’à ce que mort s’en suive, dans la très belle ligne en 7c+/8a à gauche de Dédé. Une semaine plus tôt, j’aurais pu faire la bise à Schnappi, de passage pour plier l’archétype de la voie de rési courte Le charnier, 7b ou 7b+.
En parlant de revenants, alors que je crachai mes poumons dans une rude montée sur mon petit vélo, avant d’aller me crasher dans la descente d’un haut lieu secret vttistique bien connu… alors Luca ca enchaine cette pissarde ?
Je tombai nez à nez avec Quentin, de retour aux affaires et en plein projet en 8c+++ du coté de la visière, après lui aussi avoir usé du perfo chez Satan.
Ce même Luca qui croite le majeurissime Fuckin dédé, 7b ou 7c selon qu’on considère qu’on est dans la cuvette ou dans le vercors, avec JY qui enchaine la séance suivant et Patrice encore celle d’après…à qui le tour maintenant ?
Moi, je me suis bien garder de torcher à vue, histoire de ne point alimenter ces querelles stériles sur les cotations. Avec Steph et Bruno le séjour en enfer commenca par Crack ou sleep, une superbe fissure en 7a qui raye le mur central. 
A faire torse nu pour les scarifications inoubliables de la renfougne et avec un arriere train de sumo pour pouvoir confortablement se le coincer dans le repos de milieu.  Vient ensuite la dalle juste à gauche de Facehook, 7a+ technique aux prises bien cachées, Facehook 7a+, pas facile à du tout vue. Puis les pointes et les pas de danse dans le 7c voisin, à gauche et toujours pas plus raide. 
 Ensuite un 7a+ qui ressemble à rien un peu plus haut à droite, mais finalement une très belle dalle à reglette, puis encore au dessus une superbe envolée en 7b démarrant dans une dalle avant de se perdre dans un mur à  trou et silex bien rési…Sylvie, elle s’arrache dans le long et la très agréable à grimper Meute 7a et se paye une bonne tranche de rigolade dans le 7a/6b du bas, en s’asseyant dans l’arbre au repos et restant sur les bacs de droite en haut….esprit cuvettard es-tu là ?
Bah, finalement on est loin du titre accrocheur du flyer, point d’univers dégoulinant de flamme, de décadence, de violence, de haine et de peur…je peux ranger mes têtes de morts et mes clous et couper mes cheveux…. pour les initiés, c’est un peux comme si on ecoutait du hard FM…Et puis si c’est pour faire salon avec toutes ces vieilles connaissances, autant se poser au soleil sur la terrasse d’un sympathique bistrot, non  (à bon entendeur….) ? Amen



jeudi 1 mai 2014

Tout vient à point

C’est ce que je me suis dit fièrement, aux termes d’une charmante discussion avec le plateau téléphonique de mon assureur préféré, juste avant que l’on ne m’informe qu’il était trop tard pour prendre mon appel et qu’il valait mieux rappeler ultérieurement. Les assurances, encore un grand progrès pour nos civilisations avancées…n’est ce pas Cécile ? Bref, c’est aussi ce que se dira le lecteur avide de news de LaCuvette, qui se ravira que le Phénix renaisse enfin. Mais ce lecteur n’étant finalement que celui là même qui m’accompagne dans  mes rares pérégrinations, que viendrait-il chercher de plus dans cet anarchique alignement d’idées saugrenues d’un aliéné shooté à la pollution du trou du cul de l’univers cuvettard ? Surement rien me dis-je, un peu comme quand je m’éclipse, le béret sur mon crâne dégarni. Sous prétexte d’aller acheter ma baguette,  je passe aussi prendre le journal et je m’arrête au bar pmu du village pour me poser en terrasse, juste pour ne rien faire…un privilège de l’âge qui vient à qui sait attendre. Feuilleter les pages faits divers et tomber sur les mésaventures skiesques des sieurs Bertrand et Yves…et même Mailloch paraitrait-il. Prendre des risques inconsidérés plutôt que de passer une bonne séance de grimpe par -12° dans les stalactites de Comboire….Bon rétablissement à eux quand même…La faute à tous ces jeunes cons avec leur GoPro qui postent des images de rêve partout sur le net. Un autre privilège de l’âge c’est qu’on devient un vieux con aigri, qui râle tout seul devant son journal. Comme l’autre jour ou je tombe sur ce FT qui se torche un 8c à plus de 50 balais…mais quel benêt celui là, plutôt que de préserver son capital santé en buvant une bière en terrasse, voila qu’il se déglingue les tendons et les articulations. Il aurait pu choisir un truc de vieux, un grand mur de 60m sur barcasses qui déroule, mais non, monsieur est allé se dégoter un pauvre pan devers de 45 degrés de 10m de haut, avec des croutes pas plus larges que l’épaisseur de mon journal, syndrome 50%, 8c.
Je vous jure, faut se prendre un peu de hauteur pour digérer ce genre d’inepties….et ressortir son casque et sa vielle corde de rappel pour s’aérer l’esprit et s’oxygéner les neurones au-delà des rebords de Lacuvette. Quelques très bonnes surprises avec Oliv et Sylvie.
Des superbes cannelures à la Tournette. Un caillou fantastique sur une très belle face, dans les Koalas, ED-. Mention spécial à L4, traversée où passer de cannelures en cannelures sera l’occasion de se mettre plusieurs fois au tas, dans un simple 6c.
Un calcaire presqu’aussi parfait aux Rochers du midi et ses petites voies de droite….enfin, pour Sylvie, seulement après avoir finit d’escalader les pentes d’herbes du raccourci « dré » dans le pentu. Yann Phonie, TD+ et la encore un trav en 6c qui se mérite, surtout sous le relais, Sylvie étant toujours intarissable sur le sujet…
Et puisqu’on parle de trav, comment ne pas mentionner l’unique, l’inégalable en son genre, par son tracé et son caillou, Pipeline TD+ aux Gorges du Gats.
Et pour finir, un poil plus physique mais parfait pour se ménager la peau des doigts et les articulations en dérouillant ses vieux muscles, Broken Towers, TD+ au Rocher de l’homme.
Après ces intermèdes, on s’en revient toujours au Bistrot. S’installer en terrasse, profiter de la vue panoramique. Boire un coup avec ses vieux potes et parler  du temps qui passe,de la météo qui se dérègle, du choix de winner des ses dernières élections, et surtout du « c’était quand même vachement mieux avant »…Du coup, j’ai même ressorti de vieux pitons, légue de mes ancêtres, pour en glisser quelques uns par ci par là, histoire d’amuser la galerie. Le dernier point de Tempus Fugit, joli 6c+ par exemple, rajouté pour calmer les esprits déjà échauffés par le ramping et l’adhérence en friction du pas de départ. On discute et on se laisse distraire par Lasse et rêveuse, le 6b+ physique d’échauffe, avant d’aller s’énerver dans quelques ressauts bien plus teigneux…On n’est pas bien là, à se prélasser peinards en terrasse ?
Pour paraphraser un autre illustre lettré cuvettard, « le plaisir, l’envie d’en découdre,  plutôt que d’être affuté comme une lame ». C’est dans cet esprit de joyeux scouts que j’ai retrouvé des vieilles connaissances lotoises…hormis le FT, qui attend l’âge de la retraite pour avoir un boulot les rares fois ou je passe par chez lui. Et bien évidemment c’est encore sur ces traces qu’Yvan me trainera, de force et contre mon gré…pensez donc : Arcambal, 10m de haut, pas une colo ni  le moindre trou. Que des croutes et des monos, et une inclinaison qui permet même pas de faire un pipi chute du Niagara du relais. Même Adrien, jeune résineux en puissance avait écourté son séjour de conti catalane pour se frotter à ces sournoises tournoiseries locales. Surement inspiré par la déchéance nonchalante de la grimpe soixantehuitarde des fossiles que nous sommes, il finira par enchainer presque de rage et de désarroi le confit doigts, son premier 8a, dans son parfait anti style. 

Yvan, après avoir parfaitement maitrisé le même 8a, s’enquit d’un très beau premier essai dans la poussée d’Archi m’aide 7c+, en tombant à 2 prises du bac final.

Concernant ma surcharge croupiale, bien visible sur les photos, elle aura eu la vertu de peser sur la gomme de mes EB antédiluviens pour leur conférer une adhérence inconnue du commun des mortels. Ce qui me permit, par le plus grand des miracles de plier sans coup férir, mais en faisant coup sur coup bien rire mes partenaires, avec ce subtil mélange de danseuse et de sumo, la tension décore 7b+ et la poussée 7c+
Et pour finir, un tit clin d'oeil au Schnappi qui est repassé par là et qui en est retourné dans la forêt. Pas de panique, il a toujours pas investi dans une nouvelle polaire, il ne s'est toujours pas mis à la pose de pied (pire, il cherche un modèle sans talon, pour moitié prix), et il s'est trouvé une charmante brunette à barbe en coloc Bellifontaine

coup de faiblesse from Lacuvette on Vimeo.

Allez, pour ceux qui ont su attendre jusqu’à là, je paye ma tournée…et avec un double Pepsi pour Yvan et Cécile (elle est tellement pourrie cette dernière vanne qu’il est dommage qu’il n’y ait qu’eux pour la comprendre…)